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Au pied d’un mur à pognon
Assise sur un carton
Une fille en fer dents en or
Mendie.
Demande l’argent beaucoup
Pour en avoir un peu.
Accepte le pain.
Donne le pain à manger aux pigeons.
Flotte sur un tapis emplumé et pommelé.
Regarde un chien dans les yeux.
Elle n’est pas seule.
Rescapée d’un quelconque désastre
Elle est en équilibre par terre sans rien faire d’autre qu’être.
Elle a quitté le monde et elle est au-dessus.
Elle mendie.

La mendicité est interdite.
Veuillez vous lever.

Trois seulement des quatre petits oiseaux qui picorent au milieu de la route fuient devant les roues de la voiture.
Mais un petit oiseau vif et agile trouve toujours le moyen de s’échapper...

La mendicité est interdite.
Veuillez vous lever.

ZURALI
Jonela, Margina, Garofita, Felicia
Avalées par une bouche de métro
ZURALI
L1020343.jpg
Rire.
Rage.
La fille en fer a mal aux dents.
Rage accrue, douleur féroce.
La fille en or.
Cale le bris d’un miroir.
Se campe devant.
Interrompt le souffle.
Ouvre grand sa bouche.
Et avec le briquet, le briquet de son père.
Tire la dent pourrie. Déchire sa gencive.
Bourreau baveux, il bascule.
Tire une fois encore la salope chavirée.
Arrache partie du rhizome à sa chair vivante.
Le briquet hurle dans sa main.
Sang ouvert.
La fille perd sa bouche dans la séquelle du miroir.
Le feu dans son crâne pourrait creuser une congère.
Elle ravale des larmes brûlantes.
Larmes, sueur, salive et sang.
Le goût du sang dans la bouche.
Autour de ses yeux, grand ouverts, des étoiles carmin.
Ca va, ça va maintenant.
Non, problème il n’y a pas.

Pas de carte vitale ?
Pas de carte vitale.

Au milieu de la route, dans le flot intense de la circulation, un petit chat.
Un si petit chat, avec beaucoup de blanc en plein cœur de la tourmente.
Les oreilles infiniment tendues.
Les yeux immensément ouverts.
Béance outrancière.
Terrifié, il adhère au sol, hypnotisé.
Puis, soudain, plus rien.
Mais, plus rien.
Cela ne colle pas.

Pas de carte vitale ?
Pas de carte vitale.

ZURALI
Jonela, Margina, Garofita, Felicia
De sang et de feu disent
ZURALI

Disent
Demain on ne sait jamais le jour qui va venir.
Disent que la vie, ça ne change pas, ça continue à rester comme ça et que c’est le regard sur la vie qui change.
Disent
Qu’elles rigolent, mais que c’est grave dans le cœur.
Que le cœur est fou, même très fou.
Il peut être noir quand la figure est contente.
Disent que les cœurs, ils ne sont pas faits comme nous les humains.

ZURALI
Jonela, Margina, Garofita, Pamela
Des filles en or.
rusalina_et_sara.jpg

























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